Nouvelle Aquitaine
Hortus Résilience
Cet Hortus se situe en Charente-Maritime, à 15 km de Saintes et 30 km de la côte Atlantique, dans un village appelé Saint-Simon-de-Pellouaille.
C’est un terrain de 2100m² qui a été acquis en 2010, et qui comprend un bâtiment agricole vétuste de 200m² et sur lequel la maison a été construite.
Le hameau comprend maintenant 5 maisons, entourés principalement de champs cultivés de manière intensive conventionnelle. Travaillant auprès des professionnels sur le thème de la réduction des pesticides, Marilyn Bertrand voulait à tous prix éviter la proximité de vignes et de vergers conventionnels et recherchait le calme de la campagne. Quelle chance de trouver une parcelle bordée en partie par une truffière ! Cette présence forestière protège des vents du nord et amène une belle diversité en oiseaux. Sur les photos suivantes, le verger en « gestion différenciée » en 2019 et prêt pour une mise en culture en 2020. La truffière en arrière plan. Entre les 2, une zone tampon : une haie champêtre constituée de différentes essences caduques et persistantes, à floraisons différées.
Les zones de pelouse disparaissent au fur et à mesure du temps, laissant la place à des zones de production ainsi que des haies et massifs qui sont installées ça et là au gré des inspirations. Certaines de ces zones constituent-elles des zones hotspot ? C’est une question à étudier prochainement.
Sur les photos suivantes : une haie plantée très récemment de boutures de saule osier pour ses multiples usages (brise vue et brise vent, ombrages sur certaines zones de production, matière organique pour paillage, matériaux de constructions, …) ; un massif qui sépare le parking gravillonné constitué de cistes ladanifère, de millepertuis et d’heliotropes ; une vieille barrique trouvée dans le bâtiment agricole, qui a servi dans un premier temps de récupérateur d’eau mais quand le fils a eu l’age de grimper dessus, elle s’est transformée en rocaille accueillant des plantes grasses, choux d’ornement, ainsi que toutes les graines que le vent a décider d’y semer.Les pierres du bâtiment abritent pas mal de biodiversité : chélidoines et autres plantes « rupestres », lézards, mais aussi des hyménoptères y faisant leurs nids.
Le tunnel sert pour y faire les semis, quelques cultures précoces / tardives et garder toute l’année les précieux piments !
La zone du production initiale, au fond du jardin, fait désormais pas loin de 150m², constituée principalement de 4 grands carrés sur lesquels sont faites des rotations annuelles. Ici, on applique les principes du jardinage en Permaculture (Marilyn étant formatrice dans ce domaine) : un sol jamais à nu et travaillé au minimum. Le plus grand problème est de trouver suffisamment de matières organiques pour nourrir la biodiversité du sol.
Et puis il y a de plus en plus de zones inspirées de la Permaculture, moins « carrées » et plus « sauvages », où les cultures se mêlent à la biodiversité : des guildes autour des arbres fruitiers, une spirale bientôt dédiée aux plantes médicinales, des champignonnières sur bûches, des recoins utilisés pour tester des associations. Ces différentes zones sont des oasis de biodiversité. Une pyramide Hortus est prévue dans la zone de production sous les arbres fruitiers.
Et pour terminer, pour le plus grand plaisir de la famille et celui des enfants, l'Hortus abrite pas mal d’habitants. La basse-cour se compose d’un coq, 7 poules, et un lapin (qui vit en liberté dans le jardin). On y croise des rouges-gorges, rouge-queues, mésanges bleues et charbonnières, hirondelles, un couple de tourterelles et quelques pigeons, une huppe fasciée et autres moineaux. Une famille de hérissons a été aperçue l’an dernier et c’est un royaume pour les coccinelles, syrphes, chrysopes et autres insectes en tous genre.
Parmi les projets futurs, il y a la création d'une mare et l'agrandissement du terrain pour y planter des arbres... et accueillir ainsi d'avantage d'animaux.
Nous sommes conscients que le monde dans lequel nous vivons est comme un château de carte qui risque de s’effondrer à la chute de l’un de ses piliers (aujourd’hui plus qu’avant puisque je rédige ce texte en période de confinement pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus). Dans ce monde de fou, où nous avons du mal à freiner et profiter des choses simples de la vie, mon mantra est « bienveillance et résilience ». Cette résilience sera nécessaire à l’avenir et c’est dans ce sens que nous développons notre espace de vie, dans l’espoir d’y trouver (au moins un peu) de résilience. C’est pour cela que j’ai choisi ce nom pour mon « Hortus Résilience ». " Marilyn Bertrand
Dans cette vidéo, Marilyn explique quelques principes dans le cadre des ateliers de potager en permaculture