Nouvelle Aquitaine
Hortus Oumbrette de Diou
Notre jardin est ancré dans la belle région de Bellac, au cœur de la Haute-Vienne, bercé entre les villes de Limoges et Poitiers.
Depuis notre emménagement en décembre 2012, mon épouse a travaillé avec passion sur cet espace vert pendant une décennie. Elle en a fait un lieu empli de vie, où se côtoient plantes, animaux et insectes. Je suis, quant à moi, un soutien actif, responsable de la terre et de l'arrosage, et de la préservation de la faune sauvage qui nous entoure. C'est avec une attention particulière que j'installe des maisons à insectes et nourris les oiseaux en hiver, tandis que l'été, je veille à ce qu'ils disposent d'eau fraîche.
La diversité de la faune est impressionnante. Les merles, les rouge-gorges, les mésanges, les moineaux, les pies, les choucas et les pigeons sont de fidèles visiteurs. Les insectes, quant à eux, bourdonnent en tout sens, mais leurs noms m'échappent. Nous avons également la chance d'accueillir une multitude de petits reptiles, tels que des lézards verts, des hérissons et des serpents, dont les vipères sont les plus communes.
Bien que certains voisins aient exprimé leur inquiétude, j'aime à rappeler que tous les serpents en France sont des espèces protégées, car ils jouent un rôle essentiel dans l'écosystème. Ainsi, nous avons décidé de préserver la périphérie de notre jardin en leur laissant leur espace.
Côté potager, c'est mon épouse qui s'investit le plus. Elle se passionne pour les plantes et aime particulièrement expérimenter avec des variétés méconnues ou oubliées. Chaque année, notre jardin regorge d'une trentaine de plantes différentes, comme des crosnes du Japon, des morelles de Balbis, des poires-melons ou encore des physalis.
Notre jardin est un lieu plein de sens, un havre de bonheur. C'est pourquoi nous lui avons donné le nom évocateur de l'oumbrette de Diou, en hommage à ce petit coin ombragé que le curé avait aménagé à côté de l'église et qui nous rappelle la sérénité de notre passé.
Au fond du jardin, à l'opposé de la maison (côté nord), il y a une zone d'environ 3 mètres de profondeur sur toute la largeur du jardin avec un cerisier côté voie ferrée. Cette zone n'est pas cultivée et nous sert de lieu de détente l'été. On y a installé une balancelle sous le cerisier. Derrière ce dernier se trouvent deux composteurs qui nous servent pour les dechets végétaux du jardin et de la cuisine. Bordant cette zone au nord, il y a une haie qui vit sa vie toute seule, composée de ronces, d'un vieux laurier amande et de pruniers sauvages. Cela fait un abri idéal pour toute la petite faune sauvage du jardin. Sur le côté voie ferrée, beaucoup de ronces aussi, quelques arbustes dont je ne connais pas l'espèce et un acacia qui s'est installé tout seul. Notre jardin est surélevé par rapport à la maison, il y a donc une une butte où pousse ce qui veut bien pousser, une sorte de plante un peu envahissante qui donne des petites baies rouges que les merles apprécient (un cotoneaster sans doute), un autre acacia et un chêne. Par contre j'ai essayé d'y planter un figuier, ce fut un échec.
Hortus Oumbrette de Diou n'est pas très grand et son but premier est d'être un potager afin de nous nourrir sainement. Avant de connaître le réseau Hortus, je n'avais jamais entendu parler des concepts de zone hotspot et de zone tampon. Ma philosophie est plus simple, pour ne pas dire simpliste : je crois que dans la nature, un équilibre s'instaure spontanément. Généralement c'est l'homme qui par son action perturbe cet équilibre et c'est là que les ennuis commencent. Une petite anectode pour illustrer mon propos : les premières années de notre installation, des guêpes avaient pris l'habitude de faire leur nid dans la rambarde rouge qui longe l'escalier menant au jardin. Or j'en ai une peur bleue... En soi, ces insectes ne me dérangeaient pas, mais elles me faisaient peur. Donc, avec du ciment, j'ai obturé la cavité. Depuis, plus de guèpes, mais chaque année en septembre j'ai des frelons qui viennent manger le raisin et les pommes, chose que je n'avais pas auparavant. Ai-je gagné au change ? Ce n'est pas sûr...