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La zone Hotspot - pour aller plus loin

Un Hotspot est un "point chaud" de biodiversité, un site plus ou moins grand caractérisé par une exceptionnelle concentration en espèces vivantes, plantes et animaux.

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Dans un jardin en zone tempérée, avec un sol naturellement riche, souvent argileux en profondeur, ou alors sur des terres azotées pendant de longues périodes par certaines pratiques agricoles, on ne peut atteindre ce degré de biodiversité qu'en appauvrissant le sol en certains endroits ou en aménageant des jardins de rocaille.

Attention, cette méthode n'est pas applicable à des sols en zone tropicale par exemple, où le Hotspot de biodiversité se trouve dans la forêt.

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          Un sol pauvre est un sol où la biodiversité est plus importante.

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Au premier abord, cette phrase semble absurde et contradictoire, mais si l'on observe plus précisément la Nature, nous comprendrons mieux cette biodiversité.

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Sur ce graphique, on le voit bien: plus la biomasse augmente (fertilité du sol), moins il y a d'espèces différentes dans la prairie.


Quand on regarde une prairie bien verte et grasse avec une dominance de graminées, de pissenlits et de renoncules, on a l'habitude de se dire que c'est parfait ainsi. Et bien non... car en réalité ces grandes étendues vertes sont pauvres en espèces floristiques, et les sols sont généralement trop azotés...

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En France, nous avons plus de 1400 plantes qui poussent très bien dans sur des sols pauvres de différentes nature ! Ce sont des plantes indispensables aux insectes. 

 

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Alors, chiche? On "amaigrit" un coin du jardin?

Deux cas de figure se présentent en général : 

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  •  Votre sol est bien drainé, il est pauvre, sableux, caillouteux comme par exemple les sols de type granitique en Bretagne ou en Limousin, etc.
    Alors vous avez déjà votre Zone Hotspot ! Ne vous précipitez pas, prenez le temps de mieux connaitre les plantes présentes, si elles poussent là spontanément, c'est qu'elles sont adaptées ! Le cas échéant, vous pouvez enlever une partie de la végétation superficielle et semer des espèces attractives pour les insectes (voir plus bas). 
     

  • Votre sol est riche ou a été enrichi : présence d'argile et/ou zone enrichie par de l'engrais de synthèse ou organique, par un apport de fumier pendant des années. Dans ce cas, vous pouvez modifier votre sol. 

 

En modifiant la teneur en azote de votre sol, vous pouvez avoir une influence sur le type de plante qui va y pousser.

C'est dans les premiers centimètres que se trouvent la plupart des éléments nutritifs. Les plantes bio-indicatrices comme le pissenlit, la renoncule âcre, le trèfle blanc ou rouge, l'ortie, les rumex à grandes feuilles ou la grande berce... nous disent :

 

           "Ici, le sol est riche, chargé en azote !"

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Pour nous, la traduction est :

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           "Pas de place pour d'autres fleurs !"

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Observez bien les plantes de votre jardin ! 

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Par conséquent, si vous avez au jardin une terre riche, azotée, et si voulez avoir une zone de grande biodiversité, une prairie fleurie qui se stabilisera dans le temps, il faut enlever les éléments nutritifs - plus vous serez radical, plus la prairie sera durable. 

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Enlever la croûte herbeuse, parfois une véritable moquette dense, puis la couche humifère sur 30cm environ. Ne jetez pas cette précieuse terre, elle servira dans la Zone de Production ou pour installer une Zone Tampon.
Puis remplacer cette couche par du sable et du gravier, de la pierraille.
Vous pensez que rien ne poussera dans ce substrat ? Et bien vous avez tort...


Il faudra bien sûr semer un mélange de graines, veiller à ce qu'il y ait des annuelles (plantes qui ne vivent qu'un an et qui se resèmeront si tout va bien. Le coquelicot est une annuelle) des bisannuelles (la première année, elles feront ce qu'on appelle une rosette, puis la deuxième année viendra la fleur. La vipérine est une bisannuelle) et des vivaces (plantes qui vivront plusieurs années. L’achillée est une vivace).

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Savoir à l'avance quelles plantes vont se plaire chez vous est difficile à savoir, tant les facteurs sont complexes : eau, ph du sol, climat, soleil ou ombre.... Le mieux est de semer un mélange avec le plus de variétés possibles et d'observer ce qui va pousser.

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Ensuite, il faudra garder cette parcelle maigre ! Si vous fauchez et que vous laissez le produit de la fauche au sol, celui-ci, en se décomposant va à nouveau enrichir le sol. Il faut donc faucher quand les plantes auront fleuri et que leurs graines seront mûres. Puis exporter cette biomasse qui servira de mulch dans la Zone de Production.

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Une Zone Hotspot maigre ne nécessite pas d'arrosage, ou alors juste au moment du premier semis. Dans un Jardin-Hotspot, on n'arrose que la Zone de Production. Les plantes qui ne sont pas adaptées mourront, les autres en seront d'autant plus intéressantes.

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Les plantes-phare de la Zone Hotspot, à sélectionner en fonction de votre situation

(humide ou non, sol calcaire ou non...)

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Centaurées, coquelicots, bleuets, vipérine, tussilages, crocus, campanules, molènes, moutardes, chicorées sauvages, carottes sauvages, primevères, saxifrage, inules, aulx sauvages, certaines orchidées....

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Photos : Annika Badenhop, Verena Berger, Toni Burger, Markus Gastl, Daniel Gier, Doris Hartmann, Sebastien Heim, Martin Herbst, Daniel Jakumeit, Tim Kinast, Karin Kurzmann, Nini Maass, Moni Meier, Rh Pagsis, Caroline Sidler, Petra Spitzer

On enlève la moquette !

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