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  • Photo du rédacteurHortus Domaisèla

Comprendre la Zone Hotspot maigre


Les prairies maigres de fauche et les planches Hotspot maigres sont des espaces où la biodiversité explose.

Cette biodiversité dans la composition floristique entraîne tout naturellement une augmentation du nombre et des d'espèces d'insectes. BZZZZzzzzzz.


Hortus Hymenoptera en Alsace, Zone Hotspot maigre

Ce type de "prairie" devient de plus en plus rare, et en Allemagne, près de 95% des Zones Hotpsot maigres ont disparu - je ne connais pas de chiffres pour la France - .... qui sont les coupables ?

On invoque la fertilisation intensive, le reboisement, l'urbanisation, l'abandon des parcelles et l'arrivée des friches (ronces, plantes pionnières.... ). Avec nos surfaces hortusiennes, nous pouvons faire notre part et recréer tant bien que mal ce type d'écosystème dans la plupart des cas *. Un sol maigre ! Mais rien n'y poussera !

"Tous les jardins ont besoin de sols riches et fertiles." On entend bien souvent ce genre de réaction. Certains Hortusiens qui ont amaigri radicalement une partie de leur jardin peuvent en dire quelque chose.... Je vous recommande à ce propos la lecture du livre de Sebastien Heim, du Hortus Hymenoptera, "Biodiversité augmentée". En réalité, plus de 1500 espèces de plantes en France poussent très bien sur ce type de sol. Non pas parce qu'elles "aiment" les sols pauvres, mais tout simplement parce que les plantes gourmandes en azote ne peuvent pas y croître comme il faut et ne font pas concurrence. L'espace ainsi dégagé va profiter aux belles frugales, et elles sont légion !


Hortus Vivus en Allemagne. Evolution d'une planche Hotspot maigre

Un sol maigre, de quoi parle-t-on ? Un sol maigre - ou pauvre - est un sol non fertilisé et présentant une faible voir très faible proportion de matière organique - ce sont organismes vivants, des résidus de végétaux et d'animaux, de la biomasse en décomposition - bref : ayant peu ou pas d'humus. Si l'on veut garder le plus possible ce milieu, il faut veiller à ce que le moins possible de matière ne vienne se décomposer sur place, et cela signifie qu'il faut ôter les feuilles mortes, les fruits tombés au sol, les tiges coupées... au plus tard au printemps. La concentration en nutriments doit rester au plus bas. Cette biomasse viendra trouver sa place en Zone de Production, là où la présence d'humus est primordiale car on y fait pousser des légumes et des petits fruits.

Entre un sol totalement dépourvu d'humus et un autre qui en aurait plus, il y a une quantité de possibilité et les transitions sont progressives. A vous de voir comment vous allez exprimer votre créativité ! Les étapes

Tout d'abord, on enlève la couche herbeuse et les racines présentes ainsi que la couche sombre du sol. Plus on retire d'épaisser, plus la surface ainsi dégagée sera pauvre en humus. La grelinette est un bon outil pour cela.

Hortus Domaisèla : j'enlève la "moquette" à la grelinette

Cette terre ne sera bien sûr pas jetée, mais viendra augmenter la profondeur de sol fertile au potager.

Dans un deuxième temps, on pourra laisser ainsi, ou rajouter en quantité variable du substrat maigre, avec ou sans couche de drainage en dessous. Dans la nature, les prairies maigres de fauche poussent dans des endroits drainants, l'eau n'a stagne pas ! Il est par conséquent utile et logique de faire de même, surtout si on vise un résultat à long terme.

Hortus Ama Vitam : Lit de tuiles comme couche de drainage.

La couche drainante est composée de matériaux laissant passer l'eau, comme ce lit de tuiles cassées, on peut en trouver gratuitement, en demandant sur un chantier de toiture par exemple. Des cailloux de taille moyenne peuvent également faire l'affaire. Sur le long terme, toutes ces couches drainantes finissent tout de même par ne plus remplir parfaitement leur rôle, car les petites particules minérales descendent au fur et à mesure avec les pluies et bouchent les interstices. Un géotextile pourrait être la solution pour des petites surfaces, mais c'est du plastique, et on va éviter, n'est-ce pas ? Les meilleurs résultats ont été obtenus par un mélange gravats/tuiles cassées, on peut aller jusqu'à 30 cm d'épaisseur selon le sol de départ : si le sol est déjà sableux et drainant, l'épaisseur sera moindre, voir nulle. Ensuite, on rajoute le substrat proprement dit, dans lequel les plantes seront repiquées ou semées. Moins il y a d'humus, mieux c'est ! Même un substrat à 0% d'humus donnera des résultats extraordinaires ! Il faut au moins 5 à 10 cm, mais 20 cm c'est le mieux. Le sable pour béton est un excellent substrat. Important : tenir compte de la granulométrie ! Il est primordial que ce sable contienne ce que l'on nomme la granulométrie "zéro". Bien sûr, cela ne signifie pas que ces particules ont zéro mm de diamètre... elles existent, sont très très fines, et remplissent les espaces entre les grains de sable proprement dits. C'est là que les racines des plantes adaptées vont pouvoir pousser, sans cette "poudre", elles dessècheraient. Ainsi, un sable 0/15 convient très bien, les gros grains faisant 15 mm. NB : Pour ces raisons, les sables lavés ou "propres" ne conviennent pas du tout, on les a rincés et ils ont perdu leurs poussières minérales. Et maintenant, les plantes ! Si l'on dispose de plantes indigènes adaptées en godets, provenant de nos propres semis ou de jardineries spécialisées, il suffit de griffer un peu les racines avec une fourchette (cela évite le chignonnage des racines) et de les repiquer dans le substrat de surface. En général, la terre présente autour des jeunes racines est suffisante pour une belle croissance. C'est le plus simple, je trouve. Le semis direct est possible également. Il faudra alors s'occuper des jeunes plantules avec assiduité. Dans la nature, les graines se dispersent par millions, et seuls quelques-unes finiront par donner une plante adulte. Nous humains désirons une efficacité supérieure ! Un arrosage régulier est incontournable, surtout si le soleil est de la partie, le substrat pauvre en humus ne retient pas ou peu l'humidité en surface. Une fois les plantes bien installées, inutile d'arroser en été, elles se débrouilleront. Entretien Sur ce genre de substrat pauvre, pas de désherbage, ou si peu. L'entretien consistera à ne pas laisser l'espace s'"humuser", de couper/faucher au moins une fois par an et d'exporter la biomasse fauchée. Attention : certaines plantes sont lentes à pousser, et une fauche trop précoce dans l'année peut les faire disparaître, ils ne pourront pas se ressemer spontanément. Merci à Markus Gastl pour l'inspiration


*Tous les jardins ne se prêtent pas à la réalisation d'une Zone Hotspot maigre. Cela peut être contreproductif. Toujours faire un inventaire floristique de l'existant et bien réfléchir. Les zones humides par exemple sont précieuses, il ne faut pas drainer.

Grande Zone Hotspot maigre en Bavière - Hortus Insectorum


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