Arche de Noa est un clin d’oeil à l’arche Noé bien sûr. Le dernier fils de Stéphane, Noa, est très intéressé par les insectes et passe de longues minutes à les observer au moyen de sa loupe, il ne craint ni les abeilles, ni les bourdons et adore les faire monter sur lui, il joue les sauveteurs régulièrement dans la cours de récré. L’idée est de permettre à ses enfants d’avoir une petite idée de ce qu'il pouvait observer lui-même très facilement à leur âge avant la perte de diversité évidente aujourd’hui chez les insectes notamment. Stephane constate qu'il était bien plus cruel à leur âge, mais contrairement à eux il baignait littéralement dans la nature...
Hortus Arche de Noa est situé en Suisse, dans le canton de Vaud, à une altitude de 700m, et a une superficie de 1000 m2. Depuis 11 ans, la famille vit sur ce terrain dont la moitié est en pente forte, et les frênes, érables auto-installés et cotonéasters maintiennent le sol. Bien que dans un quartier résidentiel, la nature y a toujours été sauvage (laisser-aller dans l’entretien pendant 10 à 20 ans tout sauf coupable) et on la laisse faire : forêt mixte à 100m, herbes folles en profusion que personne n'a jamais cherché à anéantir etc., petit ruisseau à 20m. Sensibilisé depuis toujours à l’environnement et biologiste de formation (mais pas dans l’environnement), Stéphane n’a jamais été un adepte de la tondeuse, entretenant ainsi une diversité déjà bien présente :n taille manuelle et différée, débroussailleuse revendue, pas de chimie, compostage et paillage et juste un apport annuel de fumier selon les cultures en rotation.
Découverte du Réseau Hortus, lectures et confinement...
La transformation du jardin s’est faite assez spontanément, mais c’est à l’occasion de ce printemps 2020 que Stéphane a eu la volonté et le temps d’opérer quelques transformations profondes après des lectures, s’additionnant à mes propres connaissances et la découverte du réseau Hortus. Autrement dit les « préceptes » des Hortus sont encore peu marqués aujourd'hui même si l’arrêt total de la tonte du gazon (enfin de notre pré à vaches) avait déjà amorcé une explosion de biodiversité immédiatement observable au niveau des insectes en particulier.
Un début de relevé de biodiversité floristique et faunique
Un relevé de diversité végétale a été effectué : sur 3 m2 de prairie spontanée, on a trouvé plus de 15 espèces, parmi elles achillée, pissenlit, chardon, vulnéraire, mélisse, lierre, crocus, primevère, gaillet blanc, scabieuse, millepertuis, égopode, des astéracées en masse, saxifrage, plusieurs espèces de ronces, trèfles, graminées etc. Niveau faune : nombreux insectes observés (15 à 20 espèces d’abeilles sauvages clairement identifiées cette année -osmies, andrènes, mégachiles, halictes, collètes, cératines, anthidies, xylocopes, hyaleus, chélostomes et 3 à 4 espèces de bourdons - (3 nids de bourdons terrestres cette année sur la parcelle dont un particulièrement actif).
Les abeilles, le dada de Stéphane
Les abeilles c’est un peu le dada de Stéphane qui vient de terminer une formation d’apiculture. Il s'intéresse aussi aux nombreux autres hyménoptères, et ne compte plus les syrphes et autres mouches à fruits de taille parfois impressionnante,les nombreux coléoptères, différentes espèces de punaises, perce-oreilles, grillons, sauterelles et criquets, au moins 4 espèces distinctes d'insectes xylophages dans l’hôtel à insecte installé il y’a 1 an, les oiseaux, les 3 espèces de libellules, lézards, crapauds, hérissons, en goguette : renards et une salamandre observée il y’a 5 ans.
Les aménagements de type Hortus
En Zone Tampon : De vieux troènes, apparemment très juteux, ont été plantés en 1er rideau de haie, d’autres essences se sont spontanément installées en 50 ans et cette année en 2ème rideau, une haie mixte d'amélanchiers, sureaux, arionia, viornes, saule, cornouiller, noisetiers, prunelliers en double haie a été installée avec 2 zones de haies de bois morts (déchets de tailles, ronces, fresnes). La moitié de la haie est une zone tampon encore en croissance.
En Zone Hotspot et en diverses zones mellifères et/ou nectarifères : installation d'un secteur avec une douzaine d'aromatiques (spirale en projet avec mur plein sud pour garder la chaleur) et constitué 3 zones aux fleurs diversifiées choisies pour l’apport en pollen réparti sur la saison et essentiellement locales, dont une de 20 m2 créée au printemps en respectant scrupuleusement le principe du hotspot. En projet pour l'an prochain : 2 autres de taille similaire avec des expositions différentes.
En Zone de production : environ 35-40 m2 répartie en 3 secteurs (tomates, fraisiers, légumes) qui sont volontiers partagés avec les limaces et un petit verger avec cerisiers, pommiers, pruniers et divers arbustes à baies.
Les habitats
Petits biotopes créés grâce au confinement :) zone sablonneuse pour les hymenoptères (env. 6 m2 en 3 tiers avec des mélanges variés, avec ou sans limon, avec ou sans gravier, terre, sable...), installée trop tard après le vol des andrènes, elle ne connaît pas encore le succès espéré (3 individus de type mégachiles s’y sont implantés mais elles étaient enquiquinées par les fourmis, et les premiers pluies orageuses ont manifestement détruit les nids), fosse à insectes xylophages (bois d’essence variées, écorces, pommes de pins), haies de bois morts (mélange de petit et de gros bois, incluant des racines), bien sûr plusieurs nichoirs à insectes répartis sur la parcelle, cairn(s) en construction assez modeste encore (que c’est lourd une pierre !).
Changements radicaux
Cette année, avec l’arrêt total de la tonte et la mise en place de quelques zones spécifiques, Stéphane a observé des changements radicaux qu'il impute surtout à la croissance non régulée des plantes, vu les observations dans les hautes herbes. Cette année, pas de tonte/fauchage prévu avant l’automne car, on cherche à observer les zones riches en diversité végétale de façon à sanctuariser définitivement certaines d’entre elles - à l’avenir tonte sur seulement la moitié de la surface herbeuse, 1 à 2 fauchages suffiront.
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